Nous assistons aujourd’hui à un véritable et louable engouement des jeunes d’Afrique aussi bien au Sénégal qu’en Côte d’Ivoire pour les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). A cet effet, nous avons participé aux JNTIC à Abidjan en Côte d’ivoire où nous avons pu constater qu’effectivement de plus en plus d’aspirants entrepreneurs, porteurs de projets innovants, choisissent ce secteur pour monter leurs entreprises. Si leurs intentions et motivations sont de bon aloi, la concrétisation de leurs idées n’est, quant à elle, pas exempt de difficultés de tout genre, et pour cause ! Entreprendre, qui plus est dans le domaine des TIC, et surtout en Afrique, n’est pas une sinécure.

By Filling aux JNTIC 2015

Pendant ce séjour, nous avons eu l'opportunité d'échanger avec les acteurs du secteur et ainsi de pouvoir "dresser une liste" de recommandations favorables au développement du secteur.

Fournir des fonds d’amorçages

La plus grande difficulté pour les jeunes entrepreneurs des TIC reste le financement. Les idées et les compétences peuvent être là, mais sans des fonds d’amorçage, impossible de lancer ces produits et services auxquels ils croient dur comme fer. Il faudrait penser à un fond souverain pour l’innovation TIC, qui permettra aux jeunes entrepreneurs de se concentrer sur l’essentiel : le développement des produits ou des services proposés.

Appliquer les lois sur l’attribution des marchés publics aux PME locales

Cela n’est encourageant pour personne lorsque vous vous investissez à 200% dans le développement d’une solution que vous destinez à votre communauté, et réalisez par la suite que les plus gros marchés, c’est-à-dire les marchés publics, sont en majorité attribués aux entreprises étrangères. Il est important que soient revues les lois sur l’attribution des marchés publics afin que les PME locales puissent prouver leur savoir-faire et, par la même occasion, booster l’Economie du pays.

Inculquer la « culture des Makers »

L’attente d’un tiers pour la résolution de leurs problèmes demeure l’un des freins des jeunes entrepreneurs. A force d’attendre, ils finissent par recourir à des manœuvres telles que la procrastination et ne se lancent finalement jamais. Il faut que leur soit inculquée la culture des Makers, qui prône le « Do It Yourself » (DIY), afin qu’ils puissent, eux-mêmes, trouver les solutions à leurs problèmes et à ceux de leur communauté. Ce que les jeunes entrepreneurs doivent savoir c’est qu’ils sont ceux qu’ils attendent.

Apprendre à être des hommes d’idées, pas d’argent

Aujourd’hui, nombreux sont les jeunes qui aspirent à entreprendre dans le seul but de se remplir les poches. L’entrepreneuriat doit être vu comme une solution, non pas nécessairement au problème d’argent, mais surtout aux problèmes auxquels fait face la société. Les entrepreneurs doivent être plus motivés par la recherche de solutions, donc la mise en place d’idées innovantes et utiles, que par celle du profit. Au final, ce qui compte c’est ce que l’on a fait, et non combien l’on s’est fait.

Eduquer des entrepreneurs positifs

Ce qu’il faut comprendre c’est que l’on n’entreprend pas que pour soi seul. Lorsqu’on décide de se lancer dans le vaste monde de l’entrepreneuriat, c’est aussi pour ceux qui nous entourent et les générations à venir. Il est crucial de le faire comprendre aux jeunes entrepreneurs, afin qu’ils puissent gérer leurs entreprises en tenant compte de l’intérêt des générations suivantes, et laisser à ses dernières un monde meilleur.

Voici les 5 éléments essentiels à apporter aux jeunes africains qui s’activent dans les TIC afin qu’ils puissent développer leurs entreprises naissantes. Cette liste n’est pas exhaustive car, plus l’on avance, plus l’on réalise qu’il y a encore des choses à faire. Nous espérons donc qu’elle sera complétée par ces jeunes entrepreneurs sur lesquels repose l’espoir de toute une nation, un continent et plusieurs générations...